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Poisson dans l'herbe

ou les reflets argentés d'un poisson sur la rive...

Lumière du jour

Publié le 15 Septembre 2013

Je viens d’avaler ton deuxième mois. D’une traite. Et c’est indescriptible. Ton écriture fait du bien à l’âme…

Il était 18h30 quand j’ai pris ton bouquin. 18h30 un dimanche soir de pluie, même quand on ne travaille pas le lundi, c’est l’heure la pire. Imprimée dans les cellules. Et j’étais donc en train de sombrer.

Pourtant, ça va plutôt bien. Après des jours étranges, à frôler des limites inavouables. L’enfer muet d’une petite fille enfermée dans sa tête. J’ai conscience de mes noyades dans un verre d’eau. Et ma solitude, qui en a conscience ?

Après un mois d’août passé dans une grotte (non, juste un appartement aux volets clos, parce que je vis seule, et que je ne peux ouvrir mes volets qu’en me démontant une épaule, donc, il fallait choisir, la relative fraicheur, ou la lumière… et j’ai compris combien la lumière était importante…), j’ai commencé septembre en buvant la tasse. Redémarrer une année, comme on nous serine à la télé, et les clients dans la vraie vie, plein d’entrain, d’enthousiasme et de projets… J’ai voulu fermer ma gueule. Faire taire le besoin criant de terrasses ensoleillées, de voir la mer, le ciel bleu. Le besoin de vacances quoi… Tu sais à quoi je rêve ? A un camping, au bord de l’océan, au vent du large, au temps libre pour dévorer des bouquins. Comme quand j’étais gosse. Pauvre petite fille riche… Parce que tu sais, j’suis indécente. Je me paie des vacances quand je veux. J’ai l’argent, endormi sur mon Livret A. Mais je ne me vois pas partir seule comme ça. Ca sert à quoi le temps qu’on ne partage pas ?

Donc j’ai fait comme si. Et je me suis cassée la gueule. Le corps a pas voulu suivre. 10 jours à trainer un rhume qui hésite, des vertiges à se retenir au comptoir (celui d’une officine, je ne fréquente pas les bistrots, et ce n’est pas par snobisme..) et des nausées à force de serrer les dents. Saturation. Je n’ai pas compris. Encore moins admis.

Et puis la vie te rattrape toujours. Ou t’abandonne. L’un de mes meilleurs amis a perdu son papa. Electrochoc pour que j’arrête mon cinoche.

Mes vacances sont posées, et j’irai sans doute en Corse. Juste un saut de puce, pour espérer voir Fiori, qui offre son temps et sa voix pour une association qu’il parraine.

Je soigne mon rhume, mes vertiges et mes crampes, sagement. Je n’ai besoin de personne pour ça, et c’est le revers de la médaille. Celle de passer sa journée à écouter les plaintes des gens, à proposer des remèdes, et parfois juste du rêve, ou un sourire, en guise de réconfort. J’aime ma vie. Je l’ai choisie. Mais quelquefois, j’aimerais quelqu’un pour s’occuper de moi. J’ai de la compassion pour les médecins et leur solitude…

Donc ça va mieux. Passé le week-end entre mon canapé, la télé et mes chats. J’avais besoin de ce temps là… Mais quoi qu’on fasse, le moral est en yoyo…

Alors merci à ton livre d’avoir joué les bouées de sauvetage. J’ignore si tu t’imagines en short rouge, mais y’a un côté « alerte à Malibu » dans tout ça !

Et ton écriture fait du bien à l’âme. Tes mots débordent de vie. Même, et peut-être surtout quand c’est dur. Pleurer soulage.

Tes mots rassurent, tes mots protègent. J’ai peur de tout, surtout de vivre. Toi, tu es de l’autre côté du miroir, dans ce monde où la vie va plus vite que les réflexions.

Merci de partager…

Je voudrais croiser ton regard. Effleurer tes doigts. Imaginer que dans un « merci » que tu n’entendras pas, tu puisses comprendre combien tu es important. Et en garder le souvenir…

Un quart d’heure que je cherche le titre de ce passage, et il tombe presque trop bien… Lumière du jour… Signé Berger, et une douceur infinie…

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